Anagallis arvensis L.
Taxonomie
Rang taxonomique | Nom |
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Règne | Plantae |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Ericales |
Famille | Primulaceae |
Genre | Anagallis |
Espèce | Anagallis arvensis |
Introduction
L’Anagallis arvensis, communément appelée Mouron rouge ou Mouron des champs, est une petite plante herbacée qui fascine tant les botanistes que les écologistes. Cette espèce annuelle, appartenant à la famille des Primulaceae, se distingue par ses délicates fleurs rouges ou bleues qui s’ouvrent au soleil, lui valant le surnom poétique de « baromètre du berger ». Bien que souvent considérée comme une mauvaise herbe dans les cultures, l’Anagallis arvensis recèle un potentiel scientifique insoupçonné. Des études récentes ont mis en lumière sa richesse en composés bioactifs, notamment des saponines triterpénoïdes et des flavonoïdes, qui lui confèrent des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et même potentiellement anticancéreuses. Cette plante joue également un rôle écologique crucial en tant que bio-indicateur de la santé des sols et source de nourriture pour de nombreux insectes pollinisateurs. De plus, sa capacité à accumuler certains métaux lourds en fait un sujet d’étude prometteur dans le domaine de la phytoremédiation. L’Anagallis arvensis illustre parfaitement comment une plante commune de nos champs peut être à la fois un modèle pour l’étude de l’adaptation des plantes aux perturbations anthropiques et une source potentielle de nouveaux composés thérapeutiques. Sa présence discrète dans nos écosystèmes rappelle l’importance de préserver la biodiversité, même la plus humble, pour ses multiples bénéfices écologiques et scientifiques encore à découvrir.
Composition chimique
Les études scientifiques ont révélé que Anagallis arvensis contient une variété de composés bioactifs. Les principaux composés identifiés incluent :
Phénols et flavonoïdes : Les extraits de méthanol ont montré une forte teneur en phénols (aérien-MeOH : 27,5 mg GAE/g d’extrait ; racine-MeOH : 21,17 mg GAE/g d’extrait) et en flavonoïdes (aérien-MeOH : 26,15 mg QE/g d’extrait ; racine-MeOH : 19,07 mg QE/g d’extrait).
Composés bioactifs : Méthyl gallate, quercétine, lanceolétine, balanitesine, catéchine, acide gallique, acide chlorogénique, acide férulique.
Autres composés : Hétéroside triterpénique (anagalloside), saponosides (cyclamine, anagalline), flavonoïdes (rutine, kaempférol), anthraquinones, cucurbitacines (B, D, E, I, L, R).
Effet pharmacologique
Les extraits d’Anagallis arvensis ont montré plusieurs effets pharmacologiques significatifs :
Activité antioxydante : Les extraits ont montré des activités antioxydantes significatives, mesurées par des tests tels que DPPH, ABTS, FRAP, CUPRAC, phosphomolybdène et chélation des métaux.
Inhibition enzymatique : Les extraits ont montré une activité inhibitrice contre des enzymes clés telles que l’α-glucosidase, l’uréase, la lipoxygénase, l’acétylcholinestérase et la butyrylcholinestérase.
De plus, une activité modérée d’inhibition de la tyrosinase et une faible activité d’inhibition de l’amylase ont été observées.
Activité cytotoxique : Les extraits ont montré une cytotoxicité contre des lignées cellulaires cancéreuses testées, avec des valeurs de CI50 allant de 12,57 à 294,5 µg/mL.
Toxicité
Anagallis arvensis présente une certaine toxicité, ce qui limite son utilisation thérapeutique :
Toxicité générale : La plante est toxique et doit être utilisée avec précaution, principalement en dilutions homéopathiques ou en applications locales.
DL50 : La dose létale médiane (DL50) de l’extrait alcoolique chez le rat est de 10,718 mg/kg, provoquant des symptômes tels que l’anorexie, l’agitation, la diarrhée, la soif, des difficultés respiratoires, des tremblements, le coma, l’anémie et une altération de la fonction rénale.